PHOTOS DE MARU
Texte : Luna Parodi
Photos : Mª Eugenia Serrano
Je revisite ces photos chaque printemps, quand la routine me pique comme les rides de mes chevilles sous mes chaussettes. Inspirée par ce que mes paupières, plissées d’ennui à la lumière de la lampe, voient : le soleil se déversant dans la mer, contemplé avec des yeux pleins d’eau et de salpêtre dans la dernière immersion de l’après-midi.
2012, quelque chose de plus grand que la routine, a dû être laissé derrière nous, brisé, et l’arrivée de l’été est devenue plus urgente. La peau se régénère avec le sel. Et les pores s’ouvrent avec le sable. Le cerveau s’évade avec l’excitation des retrouvailles. Cet été-là, nous sommes retournés occuper le fort parmi les caravanes, cette maison sans portes ni toit où les nuits se terminaient toujours.
De moins en moins nombreux, dans le même groupe, se rendent à la pause cigarette des caravanes et endurent les bavardages sans dormir. Avant, c’était plus facile, car sur le chemin de la tente au camping, on pouvait s’arrêter acheter des churritos. C’était le top. Le kiosque était encore là à l’été 2012, mais je ne me souviens plus quand il a fermé. C’était plus facile de laisser derrière soi un hiver lointain, avec tant de monde devant nous et à nouveau présent. Et de nouveaux visages aussi. Il y a toujours de nouveaux visages. Qui deviendront plus tard des amis, car ce sont les amis de vos amis. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la chanson qui le dit.
Et c’est comme ça. Le Camping Camaleón est un réseau élastique de relations humaines. Élastique, détendu et musical. Toujours la musique en fond sonore. Mais ce qui est vraiment réconfortant dans les séjours à Camaleón, je le dis toujours, c’est l’absence de notion du temps. L’horloge disparaît, tout comme les frontières entre les espaces. Soudain, on est à la plage, soudain sous la douche, soudain à la porte de la tente, soudain à un concert. Si on a faim, on mange. Si on a sommeil, on dort. Et tout est marron, vert ou bleu. C’est pourquoi j’aime ses photos, car il capture ce qu’on vit tel qu’on s’en souvient. Les plantes sont sur les murs, et les murs sur les plantes. On est seul et avec les autres. Dans la spontanéité. C’est ainsi qu’il nous a guéris cet été-là.
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